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Podcast Signs of the Times
July 07, 2006
Traduction Jérôme Louvel

Laura « Il y a un programme de désinformation pour littéralement tous et chacun, qui que vous soyez, quelque soient vos goûts, vos croyances, vos centres d'intérêt ; un site Web a été conçu spécialement pour vous, pour diriger votre pensée et votre attention et vous emmener dans la direction qu'ils souhaitent que vous preniez... »

« Vous écoutez Radio Libre Signs of the Times qui émet au cœur d'une Amérique occupée »

Henry

Nous reprenons dans ce podcast nos entretiens là où nous les avons laissés dans le précédent, à propos de ce qui s'est passé l'année dernière sur la planète. C'est pire que vous ne le pensez. Les deux sujets que nous désirons aborder sont l'Iran, et le Vénézuéla. A plusieurs égards ces deux sujets feront certainement partie de ceux que nous aborderons dans un an lorsque nous regarderons l'année écoulée, parce que ce sont des crises en préparation.

Nous avons suivi la mise en place de la rhétorique anti-iranienne tout au long de l'année passée : il est clair que les États-Unis veulent, d'une manière ou d'une autre, s'en prendre à l'Iran – s'ils le feront rapidement ou pas peut dépendre dans une certaine mesure du degré de leur enlisement en Irak. Je pense donc que l'agenda de ce mouvement est encore incertain, mais il est assez clair qu'ils tenteront quelque chose.

Le gouvernement Chavez au Vénézuéla est également une épine dans le pied de Bush, parce Chavez devient un point focal pour le rejet de la domination américaine de l'Amérique latine. Et avec les élections de l'année dernière qui ont abouti à la formation de nouveaux gouvernements en Bolivie, en Argentine, au Chili, et avec le élections mexicaines aujourd'hui, bien que les derniers chiffres que j'aie vus assuraient que le leader conservateur était...

Joe

... lequel a revendiqué haut et fort corruption et détournement de vote...

Henry

...naturellement.

Scott

Récemment sur la page Web, nous avons montré que le conservateur qui semble en train de gagner les élections se trouve justement être un bon copain de Vincente Fox, et tous deux sont les bons copains de... l'administration Bush. Et Calderon, je pense que c'est le nom de ce conservateur, se trouve aussi être un avocat économiste formé à Harvard, et Washington était...

Henry

... juste la sorte de psychopathe qui se retrouve au sommet de la pile !

Scott

Oui, c'est juste la sorte de psychopathe que Washington souhaitait voir gagner les élections. Étrangement, l'élection est très serrée, comme aux États-Unis en 2000 et 2004, et voilà ce type qui va probablement gagner...

Joe

...Ce n'est pas une question de probabilité : on peut être à peu près sûr qu'il va rafler la mise, d'une manière ou d'une autre. Mexico a été pendant toute la durée du mandat de Fox un état essentiellement clanique, globalement contrôlé, ou au moins dans la poche de l'administration Bush. Greg Palast a écrit récemment un certain nombre d'articles - Greg Palast est un type intéressant, que je ne connais pas beaucoup, mais il a fait du bon travail sur certaines choses, des bonnes études sur les élections mexicaines – et il suggère, à l'aide d'un bon nombre de sources, que l'élection mexicaine a été... « floridisée » - peut-on dire ? -  à la base.

Henry

« oahiodisée »...

Joe

Oui ! Par les mêmes personnes qui ont volé les élections de 2004, et par les mêmes moyens scélérats.

Scott

Juste encore une chose à propos du Vénézuéla et de Chavez. Nous avions voici quelques semaines une vidéo, en fait un lien vers un éditorial – on va le remettre sur la page des podcasts de Signs – avec un reportage réalisé par un cinéaste indépendant ...

Joe

... deux Irlandais...

Scott

... deux Irlandais. Sans lien de parenté avec notre vaillant Joe Quinn...

Henry

Et sans lien de parenté avec notre Ignacious O'Reilly...

Scott

C'est vraiment un must ce reportage si vous voulez comprendre ce qui se passe entre Chavez et le gouvernement Bush. Elle montre joliment bien comment le coup visant à destituer Chavez était très probablement une tentative instiguée par la CIA. C'est vraiment une vidéo très intéressante : vous ne verrez plus le Vénézuéla et l'affaire Chavez avec le même œil, donc, on va remettre le lien sur la page Web.

Joe

Oui. Qu'il suffise de dire que quand Chavez a été enlevé par certains militaires vers une île d'où il devait être acheminé vers un autre pays, un avion est venu pour l'emmener et vous ne devinerez jamais... l'avion était américain !

Henry

Noooon...

Joe

Si !

Henry

L'aide internationale est vraiment chose merveilleuse.

Joe

Le plus grand crime de Chavez, au fond, est d'utiliser la richesse pétrolière du Vénézuéla pour soulager les souffrances des 80% de la population qui vivent sous le seuil de la pauvreté, et ceci parce que les compagnies internationales ont jusqu'ici dérobé tous les profits du pétrole Vénézuélien selon les termes de contrats signés par le précédent régime pro - Bush. Chavez les a annulés, dénoncés. C'est le problème qu'a l'Amérique avec lui : il veut nourrir les ceux qui en ont besoin.

Henry

Et leur donner soins de santé et éducation...

Joe

... ce qui, d'après ce que nous en savons, est antiaméricain.

Henry

Parlant d'antiaméricanisme :

« Chers tante et oncle d'Amérique,

Oncle Sam vient de vivre une année très dure ; en fait il en a vécu un grand nombre depuis le 11 septembre. Une des révélations de l'année passée est que Bush s'est mis à espionner les citoyens américains. Il veut nous faire croire qu'il ne le fait qu'à l'endroit de personnes suspectées d'être des agents d'Al Qaïda, mais quiconque ayant deux sous de jugeotte sait qu'il n'en est rien – puisque les relevés téléphoniques des citoyens ordinaires sont collectés par la National Security Agency, ce ne sont pas les agents d'Al Qaïda après lesquels ils en ont ! L'explication la plus plausible en est que Bush veut réunir le plus d'informations possibles sur ses adversaires afin de les museler par le chantage. Et si vous regardez ce qui se passe, ou plutôt ce qui ne se passe pas, en terme d'opposition politique organisée au Congrès à l'encontre de l'administration Bush, vous pouvez en voir les résultats directs : vous pouvez vous rendre compte que les politiciens, les journalistes, les gens des média, en fait quiconque n'apporte pas de soutien actif à Bush parce que ne partageant pas ses idéaux qu'on peut qualifier de psychopathes, est soumis au chantage et menacé, et que l'information qui leur permet d'exercer ces pressions est réunie grâce à ces écoutes illicites et cette surveillance... »

Joe

Tout à fait. L'année passée a apporté beaucoup de matériau sur les menées poursuivies dans les tréfonds du 600, Pennsylvania avenue[1] et de ses agences comparses. Tout un matériau en provenance des agences de renseignement des États-Unis sous formes de commentaires à propos de la guerre en Irak, de déclarations sur Saddam Hussein et ses connexions avec Al Qaïda, qui se sont révélés être des mensonges. Un matériau également sur le scandale du « Nigeria gate », fondé sur la diffusion d'une information selon laquelle Saddam Hussein se serait procuré de l'uranium enrichi au Nigeria... Tout cela était complètement fabriqué, et distribué au compte gouttes aux média tout au long de l'année dernière, rendant évident le fait que tout ce que Bush, son gouvernement, et les néo-conservateurs ont déclaré depuis le 11 septembre n'était que mensonge. Tout ce qu'ils ont dit dans le sens de faire avancer la cause de la « War on Terror » n'était que mensonge. Le plus ahurissant, comme on l'a déjà dit et comme nous le répétons, est que tout cela est dans les média, a été mis à jour auprès du grand public, et qu'il semble qu'il n'y ait eu aucune réaction, sans doute à cause de la manière dont cela a été présenté : je ne pense pas que le mot « mensonge » ait été utilisé par aucun des principaux organes de presse dès qu'il s'est agit de parler du fait que le gouvernement Bush a... menti.

Henry

Ce n'est pas poli d'accuser le président des États-Unis de mentir !

Joe

C'est pourquoi ils utilisent toute une terminologie...

Henry

De paramoralismes[2]...

Joe

Du genre : « il a pris un mot pour un autre », « il a déformé », ou alors « Il a été tout bêtement idiot, parce que vous savez, il n'est pas bien futé... ». Le problème est que les gens, à écouter cela, ne ressentent aucun choc ou répulsion. C'est très utilisé par les principaux organes de presse.

Scott

J'ai mentionné plus tôt que Bush perdait son emprise sur l'Amérique. Il y a une vidéo du Lou Dobbs Show à propos d'un nouveau décret qui a été promulgué, une sorte d'accord commercial...

Henry

... entre le Canada et le Mexique ?

Scott

Tout juste. Ce qui exaspére Lou Dobbs, exaspération qu'il vise à transmettre au public américain, est que selon ce décret des soldats américains pourraient être réquisitionnés pour la défense de la frontière sud du Mexique. Oh mon Dieu ! Tout ce qui est en train de se passer, ces semi - révélations – parce que bien sûr vous avez lu la page Web de Signs-of-the-Times, et on en parle depuis des années – les soldats américains rôdant, pillant, massacrant, ce scandale de la surveillance des citoyens américains, cet état policier, au fond, qui se développe...

Henry

... torture, « restitution extraordinaire », détentions illégales, prisons secrètes dans le monde entier...

Scott

... tout cela est en train de se passer, et ce qui exaspère Lou Dobbs c'est que, Oh mon Dieu, des troupes américaines pourraient être envoyées au Mexique pour défendre leur frontière sud !

S'il devait y avoir le moindre changement, et que Bush perde effectivement son emprise, il ne la perd en tous cas pas au point que le public américain se mette à combattre l'état policier. Il semble que l'Amérique s'engage sur une trajectoire sensiblement différente, qui n'inclue peut-être pas Bush, mais tout cela va continuer de se passer. Quand la Cour Suprême s'exprime et prend position contre l'administration Bush, c'est : « Bon eh bien, on va passer dessus, et on s'en fiche de ce que peut dire la Cour Suprême... »

Joe

Il y a quelque jours, le LA Times titrait « Bush s'est-il rendu coupable de crimes de guerre ? »

Henry

Ça alors !

Joe

Ce que l'auteur disait c'est que la Cour Suprême a émis un veto à son encontre au sujet...

Henry

...de Guantanamo Bay...

Joe

... au sujet de son déni de tous droits pour les prisonniers, ce qui est clairement contraire à la convention de Genève, et donc au fond un crime de guerre. Étant donné le nombre de prisonniers que la CIA a faits, et enfermés à Guantanamo Bay, ou  Abu Graïb ou Basram Air Force Base en Afghanistan, on peut parler de crimes de guerre... mais le LA Times pose une question ! C'est comme si vous voyiez quelqu'un tirer un coup de revolver dans la tête de quelqu'un d'autre, et que vous demandiez « A-t-il commis un crime ? ». C'est un exemple de minimisation.

Henry

De « déni plausible » ...[3]

Joe

Oui.

Henry

Au cours de l'année dernière, le seul qui s'est élevé face à Bush en personne a été Stephen Colbert, au déjeuner de presse de la Maison Blanche, alors qu'il était sur l'estrade à quelques mètres de Bush. Il lui est rentré dedans comme personne d'autre aux États-Unis ne l'a jamais fait.

Joe

Mais il l'a fait avec humour.

Henry

Il l'a fait avec humour.

Joe

C'est la seule manière possible de s'en tirer.

Henry

Et l'audience était tellement saisie d'effroi en l'entendant qu'elle en est restée figée, bouche bée.

Joe

Je pense que l'expression était « Un petit peu trop de vérité pour le Pouvoir ». Allons donc...

Henry

Que va-t-il falloir à la fin ? On l'a vu l'année dernière, Bush professe un mépris absolu pour le peuple américain. Il n'y qu'à voir la manière dont il a géré le désastre de Katrina.

Joe

Oui, joli travail !

Scott

Il y a encore des endroits de la Nouvelle Orléans qui ne sont pas sorti du pire. Un reporter s'est exprimé sur le sujet sur la page Web...

Joe

Rien n'a été fait...

Scott

... Rien n'a été fait dans grande partie des zones qui ont été touchées.

Joe

C'est tout ce qu'il pense du peuple américain. Aussi longtemps qu'un grand nombre de gens ont leurs « SUV » et qu'ils peuvent faire le plein, même au prix plus élevé, que ça ne fait pas plus de mal, il ne s'en soucieront pas.

Tout n'a été que mensonges de la part de l'administration Bush au long de l'année dernière, et jusqu'à tout dernièrement, à propos de la « War on Terror », avec l'évidente fabrication du terrorisme par le gouvernement des États-Unis et le FBI, à l'occasion de l'affaire du Miami 7. C'est assez comique en vérité. Le FBI a identifié un groupe nommé « The Sea of David », un groupe chrétien ou juif...

Henry

... avec des nuances de Vaudou, de choses comme cela...

Joe

Effectivement. Et d'Islam aussi. J'ai vu l'interview du type qui était apparemment leur porte parole, celui d'entre eux qui s'exprimait le mieux – qui pourtant avait du mal à construire la moindre phrase. Il faisait partie de ce groupe « Miami 7 » que le FBI a identifié comme une menace terroriste. Mais il semble qu'ils n'aient été une menace terroriste qu'à partir du moment où ils ont été qualifiés de tels par le FBI, parce que l'agent du FBI qui les a approchés sous la couverture d'un activiste d'Al Qaïda, et qui a déclaré qu'ils vivaient dans un entrepôt, mangeant des rats en quelque sorte, leur a dit « Eh, je suis d'Al Qaïda, vous voulez pas nous rejoindre ? Vous avez pas envie d'exploser quelque chose ? » Et ces types étaient tellement stupides qu'ils répondirent : « Euh ben, oui, pourquoi pas ? Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?  — On va vous financer à hauteur de 50 mille dollars, et puis vous donner des joujous avec lesquels vous allez vous amuser — Ah ouais ? OK cool ! Prenons l'argent et allons-y ! » Donc le FBI les a comme enrôlés dans Al Qaïda. L'agent leur a suggéré : « Alors comme ça vous voulez faire sauter un bâtiment du gouvernement ? Et pourquoi pas la tour Sears – peut-être ? Vous ne voudriez pas faire ça, par hasard ? Au fait savez-vous où est la tour Sears ? » Un d'entre eux savait, parce qu'il avait été à Chicago. Et voilà. Pour le FBI et le gouvernement des États-Unis, c'est la preuve éclatante d'une menace terroriste Al Qaïda.

Henry

Il y a eu ces images merveilleuses d'Alberto Gonzalez apportant la nouvelle, et le journaliste qui lui demande « Est-ce que vous avez une preuve ? » et voilà qu'il se tourne vers les gens qui étaient derrière lui...

Joe

Oui, des militaires... et des personnes comme... et puis non, non.

Henry

C'est une telle mascarade ! Une telle mascarade...

Joe

Et c'est ce qui nous sauve... Je veux dire, s'ils faisaient preuve du moindre professionnalisme, on aurait aucun espoir de faire quoique ce soit, mais le fait qu'ils semblent ne pas s'en soucier le moins du monde, ni faire le moindre effort de vraisemblance... C'est vraiment ahurissant qu'ils agissent ainsi depuis aussi longtemps et que personne ne désigne cela pour ce que c'est...

Scott

Avant que nous ne passions à un autre sujet, et pour résumer notre entretien à propos de l'Amérique, je voudrais seulement mettre en avant que oui, c'est possible que Bush soit en train de perdre son emprise sur l'Amérique... mais en fin de compte, ce n'est pas le moment de s'asseoir et de ne rien faire. C'est le moment que chacun, pas seulement en Amérique, mais partout, que tous ceux qui sont contre Bush et sa clique, tous ceux qui ne collaborent pas avec lui dans les divers pays du globe, c'est le moment de s'exprimer : de partager ce que vous savez, de parler aux gens...

Henry

... De se mettre à niveau sur la ponérologie[4] politique, et sur la psychopathie au pouvoir...

Scott

C'est l'heure de l'action, pas de se dire « OK, la Cour Suprême s'est exprimée contre lui, il ne va pas s'en tirer, ni rester au pouvoir... c'est son second mandat, ce sera fini dans quelques années... » Enfin, vous voyez, ce genre de propos... Il ne va pas échapper à l'accusation d'espionner les citoyens américains, d'exercer du chantage, de la torture, ni même d'emprisonner sans jugement des citoyens américains. Ce n'est pas quelqu'un qui va s'en tirer simplement parce que...

Henry

Simplement parce qu'il n'aura pas pu truander une élection...

Joe

C'est ça...

Scott

Il n'aura plus besoin de truander une élection, il va faire en sorte qu'il n'y ait plus d'élection – c'est quelque chose dont nous avons rendu compte sur la page Web. Ils va aller jusqu'à modifier la constitution de telle manière qu'il puisse rester au pouvoir...

Joe

... pour un autre mandat...

Scott

Ce type de personne, de pathocrate[5], de variété de psychopathe, n'est pas le genre de personne à dire « Bon eh bien, j'ai fait mon temps, il est l'heure de me retirer, sur mon yacht... »

Joe

Il va falloir toucher le fond avant de connaître une amélioration, si amélioration il doit y avoir. Nous avons abordé le sujet de l'Irak un peu plus tôt, et nous avons mentionné que, en ce moment, ce sont les Américains qui sont de loin les plus nombreux en Irak – ils seraient les seuls, en fait, s'il n'y avait pas les Britanniques. Les Britanniques, avec à leur tête leur Commandant en Chef, j'ai nommé Tony Blair, semblent suivre la même trajectoire que les États-Unis. Particulièrement dès qu'il s'agit d'une menace terroriste créée de toutes pièces. L'année dernière Blair a fait passer un grand nombre de lois au sujet du terrorisme (du faux terrorisme) et de sa prévention. De toute évidence beaucoup ont pour origine directe les attentats de Londres, qui, comme nous l'avons dit, relevaient clairement d'un travail « maison ». Une de ces lois interdit toute manifestation dans un rayon de moins de un kilomètre des bâtiments gouvernementaux à Londres. Un petit nombre de personnes n'était pas d'accord, des citoyens ordinaires, qui ont tenté de  contourner cette loi ridicule et de porter l'attention du public sur elle, qui stipule qu'aucune forme de rassemblement n'est possible – je veux dire, deux personnes n'ont pas le droit d'arborer une quelconque bannière, quelle qu'elle soit, à moins d'un kilomètre du Parlement au Royaume-Uni. Personne n'a le droit de le faire, parce que cela pourrait avoir l'air d'une menace terroriste, ou constituer un acte de sympathie avec une cause terroriste. Quelqu'un a essayé en arborant un placard, et a été arrêté ; dans sa poche, il y avait un article du UK Independant, signé d'un journaliste ayant réalisé une série d'articles sur la politique antiterroriste de Blair et la croissance de l'état policier. La police a interprété cet article comme indice d'une motivation politique, et ont signifié à son porteur qu'il s'était de la sorte mis dans l'illégalité. Il a été arrêté, puis libéré quelque temps après ; je pense qu'il a passé une nuit ou deux en prison. Il n'a pas encore été jugé.

C'est donc la direction qu'a pris le Royaume-Uni, l'état dans lequel il est.

Un autre événement notable des mois derniers a été ce qui a été dénommé le raid du « Forrest Gate » : à quatre heures du matin le deux juin, c'est à dire le mois dernier, deux cent cinquante policiers lourdement armés ont fait une descente sur une maison où soit disant des terroristes musulmans fabriquaient des armes chimiques destinées à être utilisées sur d'innocents londoniens. Au cours de ce raid effectué avant l'aube, Mohamed Abdul Kahar, vingt trois ans, a été blessé par balle. Lui et son frère Abdul, vingt ans, ont été arrêtés et soumis à trois jours d'interrogatoire sans relâche. Après quoi les deux hommes ont été libérés et relevés des charges qui pesaient contre eux. Aucune preuve d'activités illégales ou suspectes, ni d'armes chimiques, n'a été trouvée. Il y eut après leur libération une conférence de presse au cours de laquelle les deux jeunes garçons ont décrit leur cauchemar. Voici ce qui s'était passé : Kahar, l'un des deux frères, entendit enfoncer la porte d'entrée à quatre heures du matin. Il pensa à un cambriolage, quitta sa chambre et descendit les escaliers, lorsque, à une distance d'environ un mètre, il vit un policier lourdement armé ; lequel lui tira dessus à vue – sans s'identifier ni lui donner aucun avertissement. A une distance d'environ un mètre. Kahar a dit : « Nos regards se sont croisés, et il m'a tiré dessus immédiatement ». La balle pénétra dans sa poitrine et sortit par l'épaule, épargnant sa vie à quelques centimètres près. Kahar raconta : « J'ai dit « S'il vous plait, je ne peux plus respirer », et il me frappa au visage en répétant « Ferme ta p... de gueule ! » ». Après quoi un des officiers lui asséna une gifle. A ce moment, il était terrorisé et craignait qu'on ne lui tire à nouveau dessus, ou sur son frère ou sa sœur, qui se trouvait aussi dans la maison, tout comme leur mère, âgée. La vieille maman fut traînée hors de la maison et menottée. La sœur déclara à la BBC que lorsque la porte fut enfoncée, elle fut réveillée, sortit de sa chambre, et se trouva nez à nez avec une personne habillée tout de noir, un pistolet pointé sur elle. Pendant ce temps la police – on parle pour l'opération d'un total de deux cent cinquante policiers lourdement armés – investissaient la maison voisine, et brutalisaient ses occupants.

Ce qui est intéressant dans tout ceci, c'est que c'est le reflet de ce qui s'est passé après les attentats l'année dernière, lorsque Charles De Menezes fut abattu – un Brésilien vivant à Londres, électricien de métier. Il lui a été tiré huit balles dans la tête, sur le sol d'une rame de métro à Londres, par plusieurs policiers armés. Ils l'avaient poursuivi dans la rame, mis à terre, et sommairement exécuté, chacun lui tirant dans la tête, pour un total de huit impacts. A l'issue de cet événement, la police a menti. Toute la chaîne hiérarchique de la police du Royaume-Uni...

Henry

Ils ont dit qu'il portait un lourd manteau d'hiver, alors que ce n'était pas le cas...

Joe

... ils ont prétendu qu'il s'était mis à courir, qu'ils pensaient que son manteau cachait une bombe... tout cela a été annoncé, revendiqué par la police après coup, alors qu'ils savaient pertinemment que c'était faux. Et ce type était totalement innocent. Et à ce jour il n'y a toujours pas eu d'explication donnée sur le pourquoi de leur acte. Ce que je souhaitais mettre en avant, ce sont ces mensonges proférés après coup, parce que, dans les suites du raid « Forrest Gate », où ce garçon a été blessé – en fait il n'est pas mort, il survécut –, mais, après que ces deux cent cinquante policiers lourdement armés aient fait irruption dans leur domicile, tiré sur l'un d'entre eux, traîné leur mère au dehors, et les aient battus, interrogé trois jours durant, après cela la police tenta d'entacher la réputation des victimes d'une manière qui n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé pour Charles De Menezes l'année dernière. Tout d'abord, ils dirent que Kahar, le garçon sur lequel ils ont tiré, s'était débattu avec les officiers – et non qu'on lui a tiré dessus à bout portant sans raison. Ensuite ils prétendirent qu'en fait c'est son frère qui lui avait tiré dessus, pendant une dispute. « C'est son frère qui lui a tiré dessus, ce n'est pas nous ! ». Et ensuite, comme cela ne tenait pas la route, ils dirent que le coup était accidentellement parti parce que le policier portait des gants épais (rires). Donc voici un policier d'élite qui ne sait pas manier une arme à cause de l'épaisseur de ses gants ! Enfin, ils poussèrent le bouchon en insinuant que ces garçons étaient des activistes islamistes, alors que ce n'était pas le cas du tout, ils n'avaient aucun lien avec quoique ce soit d'approchant... La police savait que c'étaient des mensonges. De la même manière que pour Charles De Menezes, ceux-ci ont été proférés par le responsable de la police londonienne, dont le nom est Blair – un menteur accompli et un psychopathe. Il apparut après coup également que cette opération policière massive – une descente de deux cent cinquante policiers à quatre heures du matin dans une maison particulière – a été organisée suite à une information non recoupée donnée par un seul et même informateur, un jeune homme servant une peine de prison, dont le quotient intellectuel était de soixante neuf. Un prisonnier, avec soixante neuf de QI... Ils lui offrirent une sorte d'accord : « Écoute, si tu nous donne une information... » Alors ce type à tout simplement inventé quelque chose, et ils le savaient certainement.

Henry

Cela ressemble au type de renseignements qu'ils ont en Irak...

Joe

Tout à fait ! Ils savaient certainement que ce type les bidonnait, parce qu'il aurait fait n'importe quoi pour sortir ou abréger son temps en prison. Ils ont cependant agi sur cette information. Ce type d'opération, deux cent cinquante policiers, à l'aube, cela ne s'improvise pas : cela nécessite de la préparation, de la réflexion, une décision délibérée et consciente de le faire, et des informations solides – ils savaient certainement que ce sur quoi ils se basaient ne valait pas le papier sur lequel c'était écrit. Ils l'ont quand même décidé. L'important ici, c'est qu'ils ont quant même décidé de leur faire. La vraie raison de cette décision n'a rien à voir avec une quelconque tentative de débusquer des terroristes ni de protéger les Britanniques du terrorisme islamique, mais elles est d'effrayer le public britannique. De créer les apparences de la réalité, de fabriquer la réalité du terrorisme islamique. Parce que si deux cent cinquante policiers font une descente sur une maison parce qu'ils pensent qu'il s'y fabrique des armes chimiques, et que c'est dans tous les journaux, eh bien c'est très efficace pour donner l'apparence, insinuer l'idée que le terrorisme islamique existe en réalité, alors que ce n'est pas le cas.

Telle était la raison de cette opération.

Henry

La peur.

A quoi la peur sert-elle ? A contrôler la population. On le voit partout dans le monde. Depuis le 11 septembre, le facteur peur[6] a été augmenté aux États-Unis, en Europe, partout dans le monde. Vous êtes maintenus sous contrôle par cette peur, et si vous n'en prenez pas conscience, vous ne serez jamais en mesure de la surmonter, et vous ne serez jamais en mesure de résister et de dire : « Non, nous ne voulons plus de mensonges, nous n'acceptons plus les mensonges, nous voulons la vérité ».

Joe

Cela nous amène fort à propos à un film que nous avons vu il y a six semaines, un ou deux mois disons, « V pour vendetta ». Si vous ne l'avez pas encore vu, courrez-y.

Henry

Nous avons appris d'un de nos lecteurs que ce film a disparu très rapidement des salles au Royaume-Uni. Nous ne sommes pas surpris.

Joe

Mais c'est un très bon film, qui aborde beaucoup des sujets que nous décrivons. Les réalisateurs[7] étaient manifestement bien renseignés, d'une manière ou d'une autre, sur ce qui se passe réellement. Ils essaient d'en rendre compte à travers une histoire imaginaire, de fiction, mais le fait est qu'une grande partie en est très, très vraie – à propos du Royaume-Uni et des États-Unis en ce moment.

A propos du Royaume-Uni, Jack Straw. Vous savez qui est Jack Straw ? Jack Straw est le ministre des Affaires Étrangères. Était... Il ne l'est plus. De Tony Blair. C'était le bras droit de Tony Blair : sur l'Irak, sur l'Iran, et il connaît la musique, il connaît toutes les ficelles...

Henry

Jusqu'à la dernière !

Joe

Ah ! Très bon, Henry[8]. Et le fait est que Jack Straw n'est plus là. Jack Straw a été démis de ces fonctions de ministre des Affaires Étrangères voici un mois, et je pense que la ministre de l'Environnement a été très surprise d'avoir à assurer sa succession. La raison... personne n'en a parlé, personne ne l'a donnée, on a juste parlé de remaniement. Personne ne nous a dit pourquoi Jack Straw a été éjecté du ministère des Affaires Étrangères... Et j'ai effectué des recherches. Dans les mois qui ont précédé son éviction, Jack Straw a dit deux choses, à deux occasions bien distinctes.

Henry

Quelles étaient-elles donc, Joe ?

Joe

Une première chose qu'il a dite, alors qu'il était interrogé sur l'Iran, est que selon lui, nous n'étions pas dans une situation où une intervention militaire était une option à considérer.

Henry

En un sens, selon lui on ne pourrait pas la justifier.

Joe

Il ne la voyait pas possible, ou raisonnable. C'est une des choses qu'il a dites. La seconde chose, toujours à propos de l'Iran, est que nous avions à prendre en compte d'une manière ou d'une autre les ambitions de l'Iran à propos du nucléaire, et que cela pouvait être fait par la voie diplomatique ; et qu'une fois que ce serait fait, on pourrait à l'étape suivante traiter le cas de l'arsenal nucléaire d'Israël.

Henry

Oh la méchante gaffe, Jack !

Joe

Voilà ce qu'il a dit.

Henry

Pas bon pour la carrière, cette gaffe !

Joe

Un mois après, il était parti. On ne parle pas du gouvernement d'Israël, mais du gouvernement britannique, de son ministre des Affaires Étrangères, qui a dit que quelque chose devait être fait au sujet des deux cents armes nucléaires d'Israël. Il a dit que sa politique était de traiter cette menace. Un mois après il était parti. Donnez-moi une explication ! Le lobby israélien, quelque chose... j'aimerais bien que quelqu'un me donne une explication.

Scott

Ce qui est intéressant à propos de ce film, « V pour vendetta », est que... je ne voudrais pas vendre la mèche si vous ne l'avez pas vu, mais ça va être difficile de ne pas donner quelques indications quand même. Il y a une scène dans le film où un inspecteur de police, qui démarre une enquête à propos d'une attaque biologique qui a été le commencement de l'état policier, qui est comme le thème central du film, et, dans cette scène, il commence par poser à son partenaire la question : « Qu'est-ce que tu ferais si tu te rendais compte que ce qui nous a été dit sur cette attaque biologique se révélait, en fin de compte, faux ? Que ferais-tu si tu découvrais que c'était en réalité le gouvernement qui en était à l'origine, et qui ensuite a fourni le vaccin comme solution, comme moyen d'accéder à davantage de pouvoir et de contrôle ? » Clairement, c'est un parallèle très intéressant au 11 septembre, pour lequel il y a des preuves accablantes qu'il s'agit d'un travail « maison » conduit par l'administration Bush et le Mossad, et très probablement  une partie d'agences gouvernementales telles que la CIA, etc. Voici pourquoi le film est si intéressant. Il met également en lumière... Un des personnages particulièrement psychopathe, une des huiles du gouvernement fasciste...

Henry

Ce n'est pas du tout un film sur le futur. C'est un film sur ce qui arrive, ici et maintenant, de façon voilée, bien que dans le film, le personnage du gouvernement fasciste ne soit pas du tout inventé : on vit cela aujourd'hui dans la réalité, au Royaume-Uni, dans les États-Unis.

Scott

Une des parties intéressantes du film se présente sous la forme de courtes scènes en flashes-backs, au cours desquelles ils discutent de comment... avec des mots portés à notre attention, tels que « restitution (extraordinaire) » ... Cela montre toutes les petites étapes pour... petit à petit... vous savez la grenouille dans l'eau, l'eau devient de plus en plus chaude juste un degré à la fois, et avant qu'elle s'en rende compte l'eau bout. Cela est un parallèle à toutes les choses dont nous avons parlé ce soir. Et avant que nous enregistrions ce podcast je relisais la page Web de Signs au 6 juillet de l'année dernière, il y a un an exactement, page sur laquelle nous avions une jolie introduction, et demandions à nos lecteurs d'essayer de se rappeler ce à quoi ressemblait leur vie avant le 11 septembre, avant que la « war on terror » ne se déchaîne, toutes ces attaques féroces contre les citoyens des États-Unis par les membres de leur propre gouvernement. Beaucoup de gens n'en sont pas encore en mesure de se rendre compte, et nous admettons que c'est un vrai saut pour certains de passer d'une foi aveugle en leurs dirigeants élus à la réalisation de quelle équipe de psychopathes et de meurtriers ils forment en réalité. Il est simplement plus aisé de jeter un regard objectif sur leur manière de vivre leur vie avant, et quelles étaient leurs préoccupations, combien il leur était facile de voyager... et de comparer leurs souvenirs avec l'état de choses aujourd'hui. Il est courant de dire que le grand public n'a pas de mémoire, et ne se rappelle pas ce que Bush peut avoir dit il y a un an ou deux, et même une semaine auparavant, ni s'il était important ou pas de ramener Oussama mort ou vif, et au fond cela se poursuit encore jusqu'à aujourd'hui. C'est pourquoi nos archives, les archives du site sont importantes : on peut jeter un regard en arrière sur ce que nous racontions au fil du temps. Un peu plus loin, sur cette page du 6 juillet 2005, nous écrivions : « Un regard même distrait sur les gros titres peut nous amener à penser que nous sommes dans une boucle temporelle. Cela change. Cela empire. Cette descente incrémentale n'est rendue possible que parce que chaque pas est si ténu qu'on perd la sensation du changement cumulé. Les droits et les libertés sont diminués un par un. Les morts en Irak sont régulières, mais « raisonnables », en langage bureaucratique. En Palestine, quelques palestiniens meurent chaque jour. Quelques maisons sont détruites. Quelques vergers sont détruits. Rien de suffisamment dramatique pour justifier de gros titres aux États-Unis. Et pourtant un peuple entier est en train d'être massacré ». Et bien sûr aujourd'hui, nous nous rendons compte que cette série de petits pas, dans le cas du conflit israélo-palestinien, cette série de petites étapes, sur plusieurs années et même décades, culminent dans une invasion à grande échelle. Cela commence à se révéler. Et il devient apparent que tous les autres sujets de discussion de ce soir convergent dans cette direction.

Henry

Et bien que ce soit encore plus drastique qu'avant, il n'y a toujours aucun débat dans les média américains sur la vraie nature de ce qui est en train de se passer.

Scott

C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'il est incroyablement important pour chacun de discuter de ces sujets. Faites vos propres recherches. Ne nous croyez pas simplement parce que nous le disons. Creusez vous-mêmes. Creusez sur les faits que vous pouvez. Pour vous informer vraiment, informer vos proches,  répandre le mot, répandre la vérité sur ce qui est en train de se passer. Dans « V pour vendetta » ce type, V, est une espèce mutant superman qui arrive pour sauver la population. C'est un film. Dans la vraie vie, on ne peut pas compter sur des supermen mutants pour nous sauver de Bush ni de Blair : cela n'arrivera pas. Ce sera nous. Car nous sommes tout ce que nous avons.

Henry

C'est tout pour cette semaine. Merci de votre attention. Si vous souhaitez vous exprimer à propos de ce dont nous avons parlé cette semaine, vous êtes les bienvenus sur le forum Signs of the Times, pour lequel vous trouverez un lien sur le site de Signs, à savoir www.signs-of-the-times.org. Merci, et à la semaine prochaine.

 


[1] Adresse de la Maison Blanche (NdT)

[2] Néologisme utilisé pour désigner les formules, généralement « toutes faites », destinées à justifier l'injustifiable sous des prétextes relevant du sens moral ou commun, parsemant les discours officiels des politiciens et des principaux organes de presse (NdT)

[3] « Plausible deniability » est un terme juridique désignant le droit pour un suspect de nier, pour autant que le déni soit plausible (NdT)

[4] Le terme de « ponérologie » est construit sur le mot grec ancien « poneros » qui désigne le mal, avec la désinence « logie », qui désigne la « science de... », littéralement donc : la science du mal, la science de la construction du mal (NdT)

[5] « Pathocrate » est un néologisme tiré directement de racines grecques, là encore : « Pathos » - le malade – et « Cratos » - le pouvoir. Littéralement ici : malade au pouvoir (NdT)

[6] « fear factor » (NdT)

[7] Le film est produit par les frères Washowski, ceux-là même qui ont réalisé « The Matrix » - un des films de référence de Signs of the Times – Cf. podcast N°61 (NdT)

[8] Plaisanterie basée sur le nom de Jack Straw : « straw » désigne également le matériau « paille », dont sont faites certaines ficelles (NdT)





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